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Photo du rédacteurFranck Houdas

Tour de force

Dernière mise à jour : 4 août 2023

Mark Cavendish, sprinteur de la fin des années 2000 et des années 2010, est connu et apprécié de tous mais surtout du peloton. Compétiteur dans l’âme, le coureur britannique revient sur son amour du vélo à travers son livre Tour de force et évoque également sa participation au Tour de France 2021. Un livre d’un franc-parler qui nous embarque au cœur de l’équipe Deceuninck-Quick Step.

Comment retrouver l’amour du cyclisme quand à 35 ans on se retrouve sans équipe ? Difficile n’est-ce pas ? Et bien dis-toi que Mark Cavendish s’est posé cette question. À la fin de la saison 2020, en pleine crise sanitaire, lors de Gand-Wevelgem, le Britannique craint d’avoir disputé la dernière course de sa carrière. Parce que oui, à son âge, c’est compliqué de séduire une équipe quand la dernière principale grande victoire remportée est le maillot mauve du Tour d’Italie en 2013, synonyme de meilleur sprinteur.


Deceuninck-Quick Step en sauveur

Mark Cavendish avait déjà porté le maillot de Quick Step auparavant, de 2013 à 2016. Et ça, Cav’ n’hésite pas à le rappeler à plusieurs reprises. Il n’hésite pas non plus à rejoindre de nouveau cette équipe en 2021, lui qui pensait qu’il allait devoir ranger le vélo dans son garage pour de bon. Bien entendu, il ne revient pas en tant que touriste avec les mains dans les poches mais plutôt avec un mental de winner. Malheureusement, il se rendra vite compte qu’il a perdu son statut de sprinter n°1 de l’équipe qu’il avait en 2015 au profit d’Alvaro Hodey. Il fera même partie de l’équipe C à un moment donné.


Mais ça, ce n’est pas un souci pour Cavendish. Il travaille dur comme fer pour que son fils, Casper, puisse le voir sur les grandes courses. Son enfant âgé de 11 ans est obsédé par le vélo comme nous confie Mark : « Pendant longtemps, il ne savait pas qui était Peppa Pig alors que Wout van Aert... ». Pour retrouver son plus haut niveau, The Manx Express souhaite participer à toutes les courses belges, pays qu'il affectionne particulièrement. La boue, les pavés, les supporters, toute cette ambiance Cavendish adore. Il y participera tout comme au Tour de Turquie où il gagnera quatre étapes.


Un dernier Tour pour la route

Mark Cavendish et Vasilis Anastopoulos.
Mark Cavendish et Vasilis Anastopoulos / ©Wout Beel

En mai 2021, son entraîneur Vasilis Anastopoulos, apprécié par tous les coureurs, l’emmène à Athènes pour un stage de préparation, qualifié dur et intense par le Britannique. Après des hauts et des bas dans les courses qui suivent, The Man of Man remplace le malchanceux Sam Bennett, blessé, la veille de la première étape du Tour de Belgique. Mark gagnera la cinquième étape de ce Tour au sprint face à Tim Merlier et évoquera une sensation indescriptible puisque cela faisait longtemps qu’il n’avait plus gagné une étape sur un Tour assez important.


Et c’est à ce moment-là de la saison que Cavendish réalise un come-back incroyable. Lui qui était sans équipe sept mois de cela, le voilà appelé pour le Tour de France en remplacement de Sam Bennett, toujours blessé. Mais petit souci, le Britannique appréhende puisqu’il n’a pas eu d’entraînement spécifique à la Grande Boucle. En revanche, le côté positif émane des médias et des réseaux sociaux : tout le monde est content de retrouver Cavendish sur les routes de France.


La boucle est bouclée

La deuxième partie est totalement consacrée au Tour de France. Mark raconte étape par étape ce qu’il se passe, ses sensations au sein du peloton et du gruppetto, et sa vision de la course. Victorieux de quatre étapes, le nouveau coéquipier de Julian Alaphilipe égale ainsi le record d’Eddy Merckx du nombre d’étapes gagnées au Tour de France (34). Un Tour qu’il considère comme le plus prestigieux du circuit.

Au final, même s’il remporte le maillot vert, chose qui ne lui était plus arrivé depuis 2011 soit dix ans, celui qui ne peut pas saquer Peter Sagan est déçu d’avoir perdu le sprint lors de la dernière étape sur les Champs-Élysées, à Paris. Mais au moins, grâce à cette équipe et à l’ambiance qui y règne, il a réussi à retrouver le goût du vélo et son amour pour le cyclisme. Affaire donc à suivre.

Mark Cavendish au sprint.
Mark Cavendish (maillot vert) s'impose au sprint devant Jasper Philipsen (premier plan à droite) lors de la 6ème étape du Tour de France 2021. / © POOL/AFP - Guillaume Horcajuelo

Voici trois anecdotes aussi délirantes que sa bonne humeur (contagieuse) :

  • En 2015, lors d’une victoire d’étape sur le Tour de Turquie, Mark Cavendish reçoit à l’arrivée un énorme tas de bananes. Le petit hic, c’est que notre petit Mark a une phobie des bananes : voir quelqu’un éplucher une banane ou en manger une lui donne des hauts-le-cœur. Ironie du sort, il existe une variété de banane qui s’appelle la... Cavendish. Coïncidence ?

  • En 2016, à trois jours des mondiaux au Qatar, Cav’ chute à cause d’un caillou que Geraint Thomas « n’a pas vu alors qu’il l’a évité ». Ceci deviendra la private joke entre Mark Cavendish et Luke Rowe qui se moqueront de chaque chute de Thomas en disant « Quel caillou ? ».

  • Mark Cavendish subit une discrimination de la part des commissaires. Le coureur est accusé à plusieurs reprises, durant sa carrière, de s’accrocher aux voitures lors des moments de ravitaillement. Idée totalement fausse mais les commissaires restent tout de même dans sa roue pour le surveiller depuis qu’il a remporté le maillot vert à Paris, en 2011.

Mon avis : Mark Cavendish a réussi à m’emmener avec lui durant toute cette année 2021. De son arrivée chez Quick Step à la dernière étape du Tour de France, j’avais l’impression de voyager et de courir avec lui. Forcément, dans un coin de ma tête, j’ai fait une comparaison avec le livre de Peter Sagan et je dois dire que j’ai beaucoup aimé celui de Mark : on découvre les coulisses mais surtout sa vision de voir les choses lors de chaque course en fonction des conditions et des circonstances. Même s’il n’a pas participé aux grandes courses lorsqu’il arrive dans l’équipe de Michael Mørkøv, j’ai pu constater tous les efforts fournir pour retrouver le haut niveau, tant au niveau mental que physique. Un livre très agréable à lire !

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