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Photo du rédacteurFranck Houdas

Federer, un mythe contemporain

Dernière mise à jour : 4 août 2023

Avec 103 titres remportés dont 20 en Grand Chelem, Roger Federer est sûrement l'un des meilleurs joueurs de l’histoire du tennis. Jouissant d’une cote de popularité aux quatre coins de la planète, le Suisse est apprécié par tous. Mais comment expliqué cela ? Comment a-t-il réussi à incarner la figure du héros moderne ? Charles Haroche et Frédéric Vallois ont tenté d’y répondre à travers le livre Federer, un mythe contemporain.

Livre « Federer, un mythe contemporain » de Charles Haroche et Frédéric Vallois

Le blanc représente la sagesse, la divinité, le paradis, la pureté. Ce n’est pas donc un hasard si ce livre est de cette couleur. Cela colle parfaitement avec l’image que renvoie Roger Federer depuis plus de 20 ans. Aimé par tous, le Suisse est en quelque sorte un dieu du tennis voire LE dieu du tennis. Colérique au début de sa carrière, grand gentleman à la fin, il est devenu au fil des années un homme de la mondialisation.


Apprécié par le grand public

Federer n’a pas un physique imposant, à l’instar de Rafael Nadal, ni même une souplesse incroyable comme Novak Djokovic. Non, le Maestro a tout misé sur son jeu de jambes et sur sa panoplie de coups qui a séduit bon nombre d’entre nous. Il a contribué à populariser des coups hors du commun devenus sa marque de fabrique (revers une main, tweener, tweener inversé, passing shot à côté du filet). Alors forcément, lorsqu’il les réalise, on ne peut qu’être en admiration. À lui seul, il est devenu un synonyme de la beauté du jeu. Agréable à voir.


Cette beauté accentuée davantage par son comportement sur le court : sanguin au commencement, il s’est peu à peu assagi jusqu’à ne plus exprimer d’émotions lors d’une rencontre. Comme dirait Lady Gaga : « Poker face ». En parallèle de ça, Federer nous donne l’impression de jouer au jeu « Le roi du silence » : discret lors de ses déplacements sur le court, il n’émet aucun son de sa bouche lors de la frappe. Comme s’il ne ressentait pas le besoin de taper de toutes ses forces. Agréable à entendre. Quand la beauté croise la route de l’élégance.


Et que dire de sa communication ? Tennisman pendant 24 ans, RF n’a créé aucune polémique, n’a lancé aucune pique à ses adversaires et n’a fait aucun faux pas dans sa communication. Tout a été géré (et l’est toujours) parfaitement malgré le développement rapide d’Internet et des réseaux sociaux. L’humilité et la discrétion font aussi partie de son succès et de l’amour que ses admirateurs lui apportent.


Le GOAT, l’éternel débat

Retraité depuis septembre 2022, Roger Federer est-il le meilleur joueur que le tennis ait connu ? Ce débat est un vieux serpent de mer. Pourtant, il a croisé le chemin de deux grands autres joueurs : Rafale Nadal et Novak Djokovic. Le premier est devenu son plus grand rival. Le second est le moins apprécié des trois par le grand public mais est tout aussi performant (22 titres en Grand Chelem, soit un de plus que Roger).


Pourtant, Federer reste le numéro un dans le cœur des millions de fans. Son style de jeu et son attitude l’ont élevé au rang des dieux. Et ce n’est pas un hasard si le champ lexical de la religion est souvent utilisé par les médias pour parler du Maître. Un culte qui va au-delà des nations. Et Gilles Simon en a fait les frais à Roland-Garros en 2013, lors du 8ème de finale. D’habitude chauvin, le public français encourage le Suisse mené 2 sets à 1. Au final, Simon sera éliminé en 5 sets.

Roger Federer à Wimbledon.

Voici trois informations tirées du livre, aussi remarquables que le revers à une main de Roger :

  • Fin 2004, un jeune espagnol est victime d’un accident de la route qui va le plonger dans le coma pendant onze ans. À son réveil en 2015, l’une de ses premières préoccupations était de s’informer sur son idole suisse et savoir s’il avait pris sa retraite ou non.

  • Sur la douzaine de partenaires de Federer, environ la moitié sont des marques suisses (Rolex, Lindt, Jura, Crédit Suisse...). N’est-il pas le meilleur ambassadeur pour son pays ?

  • Federer est polyglotte : il parle le suisse allemand, l’anglais et le français. Chaque langue est employée pour une situation différente. La première lui permet de s’exprimer naturellement. La deuxième est généralement utilisée pour de la réflexion. Et la troisième laisse transparaître de l’émotion.


Mon avis : Pour mieux comprendre la popularité hors du commun du Maître, rien de mieux que cet essai signé Charles Haroche et Frédéric Vallois. Tout est évoqué : son entourage, son style de jeu, ses sponsors, sa marque, ses deux principaux rivaux (Nadal et Djoko)… Le lecteur se rend compte de l’aura du Suisse lorsqu’il aperçoit que le livre est bourré de références historiques, philosophiques, littéraires, cinématographiques... En plus de cela, les auteurs ont pu échanger avec de nombreuses personnes, enrichissant qualitativement le livre. Un bouquin indispensable pour tout fan du Maestro.


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