Le 4 avril 2021, l’After Foot fêtait ses quinze ans. Une éternité dans le monde de la radio. Au final, Gilbert Brisbois et Daniel Riolo ont réussi à faire de cette émission-là la plus écoutée le soir et le podcast le plus téléchargé de France (sondage Médiametrie de mars 2021). Mais alors qui sont les auditeurs ? Qui sont les personnes qui font vivre cette émission quotidienne le soir jusqu’à minuit ? Découverte.
Une défaite entraine un succès
Le mardi 4 avril 2006, notre bon vieux Strasbourgeois Gilbert Bribois et notre franco-italiano Daniel Riolo décident de lancer ensemble une émission de radio dédiée au football. Elle ne s’appelle pas l’After Foot. À vrai dire, elle n’a pas encore de nom. Tout ce que nous savons, c’est que l’émission voit le jour suite à l’élimination de l’Olympique Lyonnais en quarts de finale de la Ligue des champions face au Milan AC. L’objectif ? Analyser le match à chaud et, bien sûr, dire les points négatifs de l’OL durant cette rencontre. A l’époque, il n’y avait pas encore de numéro pour appeler l’émission et permettre aux auditeurs de lâcher deux-trois remarques. Seul Brisbois et Riolo l'animent. Et c’est à ce moment-là que les auditeurs découvrent Riolo pour la première fois sur les ondes de RMC. Les réactions ne tardent pas à émerger sur certains blogs : enfin une personne n’hésite pas à dire tout ce que personne n’osait dire sur Lyon. Parce que oui, Riolo est cru dans ses paroles. Le mot “filtre”, il ne le connait pas. Et ce sont justement les propos tenus par notre cher et tendre Daniel qui font réagir les auditeurs. Quinze ans après, l’ex-critiqueur de cinéma sur TPS se fend d’une phrase laconique qui résume tout : « Un club français, une défaite : c’est l’histoire de l’After. »
Une émission pour tout le monde
La suite, on la connaît : l’émission cartonne de jour en jour, un standard est mis en place, les appels fusent aussi bien du côté des auditeurs que du côté des présidents de clubs. Contrairement à ce que la plupart des personnes croit, au début de l’ère After Foot, les présidents appelaient pour rectifier ce qui se disait. C’est pour te dire à quel point cette émission était écoutée ! Mais l’After c’est avant tout une communauté, et ça, Brisbois et Riolo ne cesseront de le répéter. Et pas que ! Max du standard également : « C’est quoi l’After ? L’After c’est la France. Regarde juste les prénoms des gars qui appellent : t’as Mehdi, Karim, Thomas, Jean-Claude, Pierrick, Najet... Y a de tout. Tout le monde écoute l’After. » Et comme dirait Pierre Adrian, l’auteur, « Qu’on soit chauffeur routier, taximan, employé de banque, éleveur de brebis, écrivain, comédien, ouvrier, expert-comptable, chirurgien, footballeur de DH ou de première division, il nous est tous arrivé de rencontrer quelqu’un et de demander avec des yeux joyeux et étonnés : “Mais non, toi aussi t’écoutes l’After ?” Avant de partir dans des discussions endiablées. »
À travers ce livre très bien écrit et décrit, le lecteur part à la rencontre de ceux et celles qui font vivre l’After Foot. Il découvre le parcours professionnel de Gilbert Brisbois et de Julien Cazarre, les vacances d’été en Italie de Daniel Riolo supportant l’équipe de France alors que son père suit l’équipe locale, le style de vie marseillais d’Éric Di Meco, la gestion des appels de Max au standard, ou bien encore la journée type d’un auditeur fidèle de l’émission. Sans oublier, bien évidemment, quelques anecdotes sur les embrouilles de notre excitateur Riolo, l’adaptation de l’émission à la pandémie et au premier confinement, l’histoire émouvante de Polo Breitner et la Madrid sensuelle de Fred Hermel.
Des anecdotes
Comme dans tous les livres de sport, des histoires insolites sont racontées. C'est le cas pour Génération After Foot, et en voici trois :
Le 9 janvier 2008, Daniel Riolo s’accroche avec Philippe Lucas à propos du niveau de la Ligue 1. L’ex-entraîneur de Laure Manaudou n’apprécie pas les propos du journaliste de RMC et débarquera même dans le studio quelques minutes plus tard. Au final, le spécialiste de natation s’assoit à côté de Daniel, parle avec lui pendant dix minutes et font même une photo ensemble.
Réceptionner les appels téléphoniques n’est pas une chose facile pour Max : « Dans tous les cas, t’es obligé d’avoir de l’empathie. T’as le mec qui passe à l’antenne et qui n’a pas fini son truc. Il a été coupé par Gilbert, je vois qu’il n’a pas raccroché. Soit il va vouloir un T-shirt, soit il voudra continuer à parler. T’as aussi les mecs qui appellent et disent “Je n’appelle pas pour passer à l’antenne”. Là faut de la patience. Et puis, à partir de 23 heures, forcément, c’est une autre espèce. T’as des mecs bourrés, des mecs qui veulent parler à Bourdin à minuit moins dix... »
Fred Hermel sur son rôle dans l’After : « L’un des After où je me suis senti le plus utile, c’est l’histoire du negrito de Cavani. Ce soir-là, j’explique pourquoi Cavani n’est pas raciste […] Les auditeurs de l’After ont eu mes infos, et trois semaines après, sort le communiqué des footballeurs urugayens qui dit exactement ce que j’ai dit à l’After. C’est ça pour moi le travail d’un correspondant, remettre dans le contexte culturel. Tu ne peux pas comprendre le foot espagnol ou latino-américain si tu ne comprends pas les mots. […] Moi, un After où on parle que de ballon, ça va vite me gaver. Si je suis là depuis quinze ans, c’est parce qu’on me laisse l’opportunité d’expliquer les choses […] Si on n’avait que des footeux de bases, l’After n’aurait pas de succès. »
Mon avis : Mais mon Pierrot, qu’est-ce tu nous as fait là ? Qu’est-ce que tu nous as écrit ? En lisant le titre du livre, je m’attendais à découvrir la manière dont l’émission a tenu dans le temps, notamment avec l’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux. Alors oui, j’ai appris comment l’After a été créé, oui il y a quelques anecdotes sur l’émission mais savoir que Romain est éleveur de brebis ou que Joris est chauffeur routier et qu’ils écoutent le podcast de l’émission pendant leurs temps de travail, je ne vois pas trop l’intérêt. Lire le parcours professionnel de Brisbois ou Cazarre n’est pas le plus attractif. Pourquoi ne pas avoir enquêter sur la préparation de l’émission et du choix des sujets ? Comment l’équipe a changé son programme deux heures avant le début lorsque nous apprenons le décès de Maradona ? Il y a quelques pages expliquant l’adaptation de l’After face à la pandémie et au premier confinement mais rien de plus intéressant. Bref, je m’attendais à mieux.
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