La grinta ! Ce serait facile de résumer Diego Simeone à ce mot… mais tellement vrai. Que ce soit sa période de joueur ou celle d’entraîneur, c’est l’image dominante qui ressort. Car en effet, la grinta et l’Argentine sont présents en filigrane tout au long du bouquin. Ce n’est pas trop de tactique qu’il est question mais plutôt d’une certaine approche mentale du foot à l’instar de joueur qu’a été « El Cholo ».
Le plus important : le message et les trois points
Simeone pense avec une certaine intensité et de ce fait, il allie les actes aux convictions. Dans ce livre, on ne trouve aucune révélation tactique, aucun secret d’entraîneur ou idée révolutionnaire sur le football. Non, rien de tout ça. Dommage. Beaucoup, plus simple au contraire et plus rapide. En gros, seule la victoire est belle ! Et pour l’Argentin, l’envie de gagner l’emporte toujours sur le beau jeu. Tout au long des pages du livre, il le dit, il le clame et il l’assume. Sa principale préoccupation est dans la transmission du message auprès de ses joueurs comme auprès de ses équipiers quand lui-même était sur le terrain. Il est persuadé que sa carrière de joueur est un atout de premier ordre pour sa carrière d’entraîneur. Plus facile de rentrer dans la tête d’un joueur quand on a été soit même joueur professionnel pendant presque vingt ans d’après lui. Ce n’est pas faux… Faut bien avouer que ça peut aider. Mais entre connaître les émotions des autres et savoir transmettre les siennes, l’obstacle peut-être de taille. Si l’approche psychologique est bien présente au cours des chapitres, les anecdotes citées sont un peu légères en ce qui concerne la chronologie des dates et le nom des joueurs. Bref si le fond est simple, la forme l’est aussi. En gros, le bonhomme ne s’épanouit pleinement que dans le combat, la lutte et le travail au service de l’équipe… avec intensité va sans dire.
Des anecdotes par-ci, par-là
Quelques anecdotes sur le parcours de l’Atlético Madrid à partir de la saison 2012/2013 permettent au lecteur de capter l’essentiel de la théorie footballistique de Simeone. Le comportement d’un joueur dans le vestiaire est aussi essentiel que sur le terrain. Une défense imperméable est nécessaire. La contre-attaque est préférable à la possession. Un pressing très haut. Le talent est important mais pas déterminant : no pain no gain ! Volonté et rigueur de manière intense. On ne sort pas de 14 années de sélection argentine sans avoir la grinta !
Si le lecteur peut rester sur sa faim après avoir parcourus les 215 pages, l’épilogue est un petit régal où les anecdotes sont plus explicites que celles se trouvant dans le livre. Mais le Sud-américain est sans doute trop taiseux pour nous dévoiler intimement ses véritables secrets de coach.
On peut y découvrir ces trois désirs de coach aussi intenses que trois de ses colères sur le banc :
Le retour de Fernando Torres à l’Atlético était principalement l’assurance d’avoir le soutien des supporters jusqu’à la fin de la saison 2014/2015.
En recrutant Antoine Griezmann, Simeone voulait lui donner une liberté totale. Le projet était de transformer l’ailier de la Real Sociedad en attaquant axial de l’Atlético Madrid, son atout offensif numéro 1.
Pour la finale de la Champions League 2016, il voulait que les joueurs portent le 2ème maillot (bleu-nuit) et non le classique rouge et blanc de la défaite de la finale 2014. Refus de l’UEFA.
Mon avis : Honnêtement, je m’attendais à mieux. En tant que passionné de football, pas besoin d’avoir lu ce livre pour savoir que Diego Simeone est synonyme de grinta. Un livre sorti en 2017 et pourtant, très peu d’exemples illustrant ses propos. J’espérais plus d’anecdotes de “vestiaire” comme on dit. Sur le plan du contenu, c’est malheureusement assez maigre avec beaucoup de répétition (« Match après match », la contre-attaque en style de jeu, la grinta comme ADN de l’équipe...). Ce livre se classe plus dans le management d’une équipe de haut niveau que dans une autobiographie.
Comments