Connu auprès du grand public pour avoir remporté la Coupe du monde en 1998, Bixente Lizarazu est avant tout un humain. Dans ce livre, Liza revient sur ses rencontres professionnelles, son métier de consultant, sa passion pour le sport et son amour pour la Polynésie. De son Pays basque aux studios de TF1 et RTL, en passant par les fonds marins, l’ancien arrière gauche de l’équipe de France partage son analyse du football, questionne le rôle des médias et raconte sa renaissance.
Si tu t'attends à une autobiographie de l’ancien n°3 des Bleus, tu peux reposer le livre. Rien qu’en lisant le titre Mes prolongations, le lecteur peut se douter qu’il ne parlera pas de sa carrière de sportif mais plutôt celle qui vient après, une fois les crampons rangés au placard. Ici, il est plus question d’analyse et de réflexion, voire même de déclaration d’amour. Avec un seul mot d’ordre : équilibre. Effectivement, depuis sa retraite sportive en 2006, Bixente Lizarazu exerce le métier de consultant, ce qui lui permet d’avoir un équilibre vie pro – vie perso, de développer sa curiosité mais également de pratiquer ses autres passions.
Toujours proche du football
Le début du bouquin commence, bien évidemment, par l’effectif de France 98. Pour Bixente, il est impossible de cracher sur ses anciens coéquipiers et ne peut qu’admirer leur après-carrière, que ce soit sur un banc de touche ou non. Sport le plus populaire car simple à jouer et facile à comprendre, le foot n’a pas de frontière pour le Sudiste. Il nous l’explique très bien en s’appuyant notamment sur l’économie de ce sport (transferts, conquête de nouveaux marchés). Mais attention à ne pas se laisser entraîner dans ce domaine où l’argent est devenu l’opium du football et a changé les mentalités, les intervenants mais surtout les jeunes joueurs. L’ancien arrière gauche de Bilbao met en garde, indirectement, la future génération en leur conseillant de garder systématiquement la tête sur les épaules, d’apprendre des anciens et de ne pas s’enflammer à la signature du contrat. Il mentionne aussi le duel incroyable entre Messi et Cristiano Ronaldo, répond à la question « Qu’est-ce qu’un grand club ? » et évoque un des plus gros fiascos de l’Histoire du football tricolore, Knysna.
Aujourd’hui, Bixente Lizarazu est devenu consultant pour TF1 et RTL. Et c’est avec plaisir qu’il donne son ressenti sur cet exercice et sa complémentarité avec Grégoire Margotton. L’ancien Bordelais n’hésite pas à le dire, il est de l’ancienne école et n’aime pas trop tout ce qui est réseaux sociaux et statistiques. Il se méfie de cela mais comme tous ses compères, il fait avec et s’en sert lorsqu’il doit commenter un match.
Libéré, délivré
Sais-tu ce qu’est la bigorexie ? C’est tout simplement l’addiction au sport. Et notre Bixente national en souffre. Quelle que soit la période de l’année, il pratique du sport : vélo, surf, jiu-jitsu brésilien et même le yoga. Culture familiale pour le surf, ouverture d’esprit pour le jiu-jitsu, Bixente Lizarazu adore découvrir des choses et ne veut pas se cantonner qu’au football. Cependant, il reste tout de même à l’écoute de son corps et n’hésite pas à se reposer lorsque ce dernier lui demande. Sa blessure à la pubalgie en 1995 l’a fait souffrir et ne veut plus jamais revivre cela. Côté nourriture, le Sudiste l’avoue : moins de restrictions mais des repas de meilleure qualité. Bref, avec son métier de consultant, Bixente a trouvé un (très) bon équilibre vie pro – vie perso.
Nouvelle vie
Lors de sa carrière professionnelle en Allemagne, l’ancien joueur du Bayern Munich était mélancolique de sa région. Souvent considéré par le grand public comme un ambassadeur du Pays basque, Bixente Lizarazu est bien content de revenir sur ses terres et d’y vivre définitivement. Là-bas, il peut pratiquer ses autres passions sportives en se fixant des objectifs, passer du temps en famille et entre amis. Sa vie de footballeur l’a aussi empêché de visiter certaines villes (hormis les hôtels et les stades) et c’est avec joie qu’il voyage. Lorsque son frère l’a amené, pour la première fois en Polynésie en 2007, il est tout de suite tombé amoureux du paysage, lieu idéal pour le surf mais surtout pour la plongée sous-marine.
Difficile de sortir des anecdotes quand le livre ne retrace pas une carrière sportive. Mais voici tout de même trois infos qui pourrait te plaire :
À son arrivée au Bayern Munich en 1997, Bixente continue de traîner des pépins physiques, à moins d’un an de la Coupe du monde. Une visite d’une grande personne lui a permis de remettre pied à terre, celle d’Aimé Jacquet : « Il faut que tu t’accroches, que tu te soignes bien, que tu rejoues, parce que si tu retrouves l’intégralité de tes moyens, tu seras mon arrière gauche à la Coupe du monde. »
Lorsque l’affaire Knysna a lieu, Sylvaine Mignona (journaliste TF1 qui suivait l’équipe de France depuis plus de 30 ans) a reçu un coup de téléphone du JT de TF1. Ce dernier réclamait Bixente Lizarazu qui était à 50 mètres de Sylvaine en train de... surfer au Cape Saint-Francis.
Devenir entraîneur ? Lizarazu y a déjà songé mais souhaite avoir une vie personnelle en dehors de cela : « J’aimerais bien être entraîneur, mais je ne veux pas de la vie d’entraîneur... ».
Mon avis : Ce livre comporte deux parties : une partie consacrée à son analyse du football actuel et une autre à sa vie personnelle. La première partie, celle sur le foot, m’a beaucoup plu. Savoir l’avis d’un expert est toujours agréable à lire et permet d’avoir une certaine réflexion sur des sujets variés : avantages et inconvénients du football, caractéristiques d’un grand club, utilisation des réseaux sociaux et des stats dans le journalisme... En revanche, j’ai moins accroché le début lorsqu’il nous donne des nouvelles de ses anciens partenaires de France 98 mais surtout la fin, lorsqu’il évoque sa vie personnelle : le Pays basque, la Polynésie, la pratique des autres sports... Heureusement que les chapitres sont courts et que le livre se lit facilement. Un bouquin que tous les passionnés de sports pourront s’en passer.
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